Après des mois de rêveries, des semaines d’attente, des jours de hâte, des heures de réflexion (mais presqu’aucune d’organisation), et des dernières minutes de pleurs, mon aventure commence. Je traverse les nuages jusqu’à Oulan Bator, vingt kilos sur les épaules, le cœur rempli d’amour et la tête pleine des sourires de ceux que j’aime.
La sensation est unique : excitation et appréhension, bonheur et fébrilité, enchantement et nostalgie se mêlent et s’entremêlent. Mes derniers moments en France étaient ponctués de larmes et de fous rires, alors que les au-revoir se multipliaient et que la conscience de mon éloignement imminent grandissait. Dans le train pour Paris, je me suis exclamée au milieu d’un sanglot de rires : « mais quelle idée de partir seule, un an ? ». Et bien voilà : l’idée de jouir d’une liberté inédite, conditionnée seulement par mes limites, mes capacités, mes envies. L’idée de mieux comprendre ces limites, de mieux saisir ces capacités, de mieux percevoir ces envies. L’idée, surtout, de réaliser un rêve que je n’osais considérer il y a encore quelques mois à peine. Partir découvrir, observer, admirer de nouveaux horizons et de lointaines cultures. Ressentir, partager, être éblouie. Vivre une parenthèse inespérée. Aujourd’hui, cette idée devient réalité et les larmes de mélancolie ont déjà laissé place à une sérénité séduisante. Seule, avec mes deux pieds uniquement pour me guider mais portée par les voix de ceux que j’aime, je suis en chemin pour vivre un périple extraordinaire.
Un petit tour et puis reviens 